Liebig Card Series: "Le masque à travers le monde" |
["The mask around the world"]
Six collectible cards issued by Liebig in 1949. Size: 7 x 11 cm. The series has also been published in Dutch (as "Het masker doorheen de wereld"). |
Front Text: "1. Le masque chez les Grecs.", "Masque comique" Reverse Text: "Si la définition unique de « faux visage » convient au masque, que de diversité, en revanche, dans les types et les usages ! En Grèce classique, le masque était employé au théâtre pour donner plus de relief aux personnages. Les masques y figuraient les types traditionnels tragiques comiques. À l'encontre du théâtre actuel, où le jeu de scène et la mimique tiennent tant de place, le masque donnait au jeu des acteurs un caractère stéréotypé, triste, gai, noble ou vulgaire, concentrant ainsi exclusivement l'attention du spectateur sur le texte declámé. Tragique ou comique, il contribuait aussi à réaliser les conditions exigées par une optique et une acoustique particulières. Les théâtres antiques étaient en effet très vastes et toujours à ciel ouvert. Or, le ciel de Grèce est le plus lumineux du monde. Il eût donc été impossible au spectateur de suivre les jeux de visage s'attachant à traduire les passions successives qu'entraînait l'action, alors que le masque, visible de loin, faisait en outre effet de porte-voix. Notre vignette montre uns scène tragique." |
Front Text: "2. Le masque chez les Romains.", "Masques pompéiens" Reverse Text: "Les masques connurent la vogue à Rome, dès l'adaptation par les Romains des premières œvres dramatiques grecques (milieu du IIIe siècle avant J-C.). Mais le théâtre grec - surtout le théâtre tragique - ne devait guère y trouver de terrain favorable à son développement. Aussi le théâtre déclamé avait-il, dès l'époque classique (siècles de Cicéron et d'Auguste) pratiquement cédé le pas à la pantomime, et les rares productions d'art dramatique ne furen plus destinées qu'à la récitation devant des amateurs de lectures publiques. Signalons pourtant qu'il existait chez les Romains une production dramatique particulière depuis avant l'introduction du théâtre grec : l'attelane. Cette appellation provient peut-être du nom de la ville de Campanie : Atella. Quoi qu'il en soit, l'atellane présentait également des types traditionels au caractère fortement accusé par le masque, tels sur notre vignette : le pédant, le glouton et le mime. L'esprit italique transparaît dans ces farces grossières, simples canevas sur lesquels les acteurs avaient licence de broder à leur fantaisie."" |
Front Text: "3. Le masque en Chine.", "Masques maquillage." Reverse Text: "Les couches populaires d'Extrême-Orient sont passionnées de théâtre, et celui-ci y présente, comme bein on pense, un caractère très différent du nôtre. Ainsi le théâtre chinois est demeuré symboliste. Il utilise toujours le masque qui y revêt une importance comparable à celle des masques antiques. Les acteurs chinois se peignent en réalité le masque directement sur le visage au moyen d'un maquillage savant. Ce maquillage, appelé « Ching », est étroitement approprié au rôle des acteurs et les couleurs utilisées ont une signification conventionnelle : le blanc est l'indice de la perfidie, le noir de la brutalité, le rouge de la force et du courage, etc.. Le masque est complété par une barbe fournie et des coiffures ornées de pompons, d'aigrettes et de verroteries. Notre vignette montre une scène classique de théâtre chinois. Les Japonais, habiles décorateurs, ont témoigné eux aussi d'une étonnante vigueur d'expression et d'un esprit d'observation aiguisé dans la confection de leurs masques de théâtre (Voir à ce sujet notre série: « Le théâtre japonais ».)" |
Front Text: "4. Le masque chez les Aztèques.", "Masque rituel." Reverse Text: "Le masque était également connu des Indiens d'Amérique, Aztèques et Mayas notamment. C'est ainsi que parmi les présents offerts en 1519 par le roi aztèque Montézuma au conquérant espagnol Ferdinand Cortez, figuraient divers masques qui sont aujourd'hui conservés au British Museum. Ce ne sont pas des masques de théâtre mais des masques rituels. Ils reproduisent les traits de certains dieux de cette religion jadis en honneur sur les territoires du Mexique et connue pour sa cruauté (sacrifices humains, etc.). Ces masques sont faits de bois et revouverts d'une mosaïque de plaquettes de métaux précieux. Ils représentent les dieux Tezcatlipoca et Quetzalcoatl. Des masques d'auitres peuples d'Amérique, comme les Mayas d'une civilisation millénaire, ont été également retrouvés. Eux aussi témoignent d'un haut degré de développement artistique." |
Front Text: "5. Le masque dans la comédie italienne.", "Masque d'Arlequin" Reverse Text: "Le masque européen moderne est vraisemblablement originaire d'Italie où il était connu déjà au XIVe siècle et servait à deux usages : le déguisement (suriout des dames de qualité qui finirent par ne plus sortir que masquées) et la préservation du teint. Sa grande vogue remonte au XVIe siècle, époque à laquelle le port du masque fut interdit aux simples bourgeoises pour lesquelles n'était toléré que le port du touret de nez ou demi-masque. Le masque connut également la faveur du public dans le théâtre italien; la plupart des acteurs de la comédie italienne en étaient pourvus. Le masque représenté au recto nous montre un visage d'Arlequin, type du bouffon aux reparties cinglantes. Il date du XVIIe siècle et est fait de cuir repoussé. Quant aux personnages, ce sont respectivement Polichinelle, le bourgeois railleur, Isabelle, l'amoureuse, et Pantalon, le médecin avare toujours en butte aux malices d'Arlequin. Ainsi la patrie de l'antique atellane a vu fleurir une seconde fois en un genre plus fin, même dans ses manifestations les plus grossières, le masque des anciens types restés traditionnels." |
Front Text: "6. Le masque chez les peuples primitifs.", "Côte d'Ivoire", "Iles Fidji" Reverse Text: "Chez les primitifs, tout est rite en matière d'art, rite et surtout magie. Ainsi, ces peuples portent le masque aux fêtes qui sont toutes plus ou moins religieuses ; ils s'en couvrent en outre le visage pour les danses, de caractère toujours rituel. Les masques sont portés par les principaux personnages de la tribu : chef, sorciers, guerriers, ainsi que par des spécialistes chargés de représenter les dites et les forces de la nature. L'aspect général du masque primitif inspire la terreur, qui constitue en quelque sorte le levier unique de la pensée religieuse primitive. Ces masques sont surtout faits de bois sculpté, aux îles Fidji, d'ivoire agrémenté de poils de singe blanc, au Congo, de cordelettes tressées ou de plumes, chez les Canaques de la Nouvelle-Calédonie, et de bois ou de métaux précieux, chez les nègres de la Côte d'Ivoire (Grand-Bassam). Quels qu'ils soient, tous témoignent d'une puissance réelle d'expression caricaturale ou tragique et présentent un indiscutable caractère artistique. Sur notre vignette, danse rituelle en Nouvelle-Calédonie." |
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